Dans l’imminence du rendez-vous électoral du mois de juin prochain, L’Institut Ethique et Politique vous propose une réflexion introductive pour lancer le débat : Quelle Europe voulons-nous ?
Les élections européennes nous obligent à élargir notre regard, à regarder au-delà de l’horizon de chaque nation, aussi encombrantes que soient les vicissitudes intérieures de chaque pays de l’UE qui touchent plus directement la vie de chacun d’entre nous.
Autrefois existaient des certitudes partagées, dans lesquelles chacun se reconnaissait d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, il n’en est plus ainsi. Nous vivons dans une phase totalement nouvelle de l’histoire de l’Union Européenne, qui se caractérise par une défiance envers ses institutions, un affaiblissement toujours plus évident dans l’exercice des responsabilités ne s’appuyant plus ni sur la réalité ni sur la raison et, dans de nombreux cas, par une passivité globale qui paralyse l’ensemble du continent et l’opacité du fonctionnement technocratique des institutions. L’expérience quotidienne est marquée par des questions récurrentes : Comment toujours faire unité ? Quelle vision avons-nous de l’Europe et quel projet défendre pour ses citoyens ? S’engager pour le bien commun a-t-il encore un sens dans le contexte européen ?
Beaucoup sont désorientés et se demandent comment surmonter cette insécurité existentielle qui tue l’espoir et bloque la capacité de rencontre, de dialogue et d’initiative, à tous les niveaux…
Un nouveau point de départ
Il y a une donnée que nous partageons tous : malgré nos peurs et nos incertitudes, le cœur humain ne parvient pas à se résigner complètement. Beaucoup d’initiatives existes pour tenter de redonner une perspective au projet européen – parfois confuses, souvent dramatiques et, au fond, sincères – qu’empruntent les Européens d’aujourd’hui pour atteindre ce projet qu’ils ne peuvent pas ne pas désirer.
En étudiant toutes ces tentatives venues de la société civile, on peut en tirer des orientations pour faire face à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Seules des expériences concrètes de changement peuvent suggérer des indications pour l’avenir.
# Beaucoup d’organisations associatives comme la nôtre, ont prévu d’organiser une série de rencontres sur l’Europe pour inviter des experts dans un dialogue avec la société civile.
# Des écoles notamment privées veulent se donner une dimension européenne, inclusive, permettant aux enfants des pays de l’UE d’être accueillis dans les meilleures conditions sans aucunes restrictions ni barrières (langue, handicap, religion etc)
# Des ONG à dimension spécifiquement européenne se développent partout en Europe pour œuvrer, défendre et développer des actions notamment d’aide sociale à l’enfance.
# Des personnes, familles ou association qui partout en Europe s’organisent pour réduire les inégalités sociales en aidant les plus fragiles en proximité, dans des actions de soutien et d’accompagnement
Qu’est-ce que toutes ces personnes ont rencontré pour arriver à changer d’attitude face aux circonstances, en surmontant leurs appréhensions et leurs fermetures ?
Avant même de trouver une solution aux mille problèmes quotidiens, n’avons-nous pas tous besoin de quelque chose qui puisse changer notre regard, nous faire goûter la saveur de la vie, éveiller le désir d’agir ? Nous ne devons rien attendre d’aucune bureaucratie, encore moins européenne pour engager ces actions.
L’IEP ne s’est pas engagé dans le champ politique pour élaborer un projet militant alternatif. Nous y sommes entrés avec la conscience de porter ce qui rend la vie plus humaine et authentique, la recherche du vrai ( « Vivre dans la Vérité », Pouvoir des sans Pouvoir de Vaclav HAVEL) .
Nous n’avons pas besoin avant tout d’une énième théorie politique ou d’une nouvelle stratégie organisationnelle, nous avons besoin de rencontrer une vie ; une vie qui ait la force de nous redonner une espérance, de raviver en nous l’intérêt pour notre existence et pour celle de nos proches, amis, collègues, concitoyens, jusqu’à nous laisser provoquer par les élections de juin prochain en cherchant une participation véritable.
Il nous faut réaliser une nouvelle « amitié sociale » en Europe, par le dialogue et la rencontre où chacun offre la contribution de sa propre expérience à la vie commune. C’est la vision que nous proposons de « Société Subsidiaire ».
Et c’est pourquoi nous considérons les élections européennes comme une grande opportunité, car justement l’Europe a inscrit le principe de subsidiarité dans sa constitution mais ne l’applique pas convenablement en refusant de partir de l’expérience des personnes et de son organisation sociale. L’Union Européenne doit en prendre conscience si elle veut vraiment porter un nouveau projet fédérateur.
Mais sans attendre cela, nous pouvons commencer par nous poser la question :
Comment l’expérience que je fais peut-elle œuvrer pour le bien commun ?
Quelle est ma contribution à la vie sociale et politique du lieu où je vis ?
Où puis-je voir les valeurs fondatrices de l’Europe s’incarner à nouveau dans des expériences communes ?
Quelle action l’échéance électorale a-t-elle fait naître en moi et quelle initiative me suggère-t-elle ?
Quels sont les critères qui me guident par rapport aux contenus de la campagne électorale et au choix électoral ?
L’IEP va vous proposer un Cycle de Conférence et de rencontre pour justement vous accompagner dans votre propre réflexion en cherchant à vous aider à trouver les réponses à toutes ces questions !