Durant toutes ces dernières années la #France a été gravement abîmée.
L’utopie progressiste semble s’être brisée sur le mur de la réalité. Le « vivre ensemble » n’existe pas. Et l’absence d’autorité ne débouche que sur l’effondrement de la société.
Les vraies priorités réapparaissent comme une évidence. Les prérequis et les règles immuables qui régissent les sociétés humaines se rappellent à nous. Les idéologies dominantes, imposées par nos élites au pouvoir ne font plus recettes. Le peuple dans un mouvement aujourd’hui encore chaotique, s’en éloigne.
A l’instar de Tocqueville qui critiquait la monarchie de Juillet pour sa médiocrité gangrenant tous les échelons de la société, des parlementaires aux simples citoyens. Nous retrouvons dans la France d’aujourd’hui les mêmes stigmates.
L’histoire et la réalité nous rappelleront toujours à la raison. Nul doute que beaucoup persisteront dans le déni, mais nul ne pourra faire semblant de ne pas avoir vu ce qui s’est passé encore ces dernières semaines à travers la France, dans nos villes et nos quartiers.
Nous ne devons plus accepter le fait que la France reste dans cet état et pourtant … L’IEP depuis 12 ans n’a jamais cessé d’effectuer son travail de prévention en alertant de la situation qui se dégradait. Aujourd’hui la #France a besoin d’un moment d’autorité et ce n’est plus une option, c’est une nécessité !
L’ordre est une nécessité de notre temps. Il est temps de se rappeler de l’histoire. L’histoire n’est pas finie. La fin de la France n’est pas envisageable.
La fin des illusions :
En avril 2020, le général BETH, notre expert associé en géopolitique, écrivait dans une tribune que « Nous pourrions être à la veille d’une « révolte des gilets jaune » démultipliée, possiblement plus violente, à laquelle pourrait s’ajouter une explosion de violences dans certaines banlieues. Nous la voyons aujourd’hui poindre en certains « coins de France ». Une redite de la crise de 2005, plus profonde, plus globale et plus aigüe, n’est plus à exclure. » Clairement, avec les protestations contre la réforme des retraites (entre l’hiver et le printemps) et les émeutes de cet été, malgré les « 100 jours d’apaisement », décrétés par Emmanuel MACRON, il faut arrêter de nous bercer d’illusions, nous y sommes…
Nous pouvons bien évidemment évoquer l’alerte de Gérard COLLOMB, interpellant le chef du gouvernement : « Monsieur le premier ministre (…), je suis allé dans tous ces quartiers. (…) Le terme de reconquête républicaine y prend tout son sens. » « Aujourd’hui, on vit côte à côte, je crains que demain on puisse vivre face-à-face ».
La formule a été très commentée, avait frappé les esprits, aussi bien dans la majorité « macroniste » que dans les oppositions de droite et de gauche mais que s’est-il passé ? Rien visiblement…
Le face à face a-t-il commencé entre les deux France ?
En à peine quelques jours nous avons vu le visage de deux jeunesses de France.
Le premier visage est celui d’Henri, le héros d’Annecy qui tout en parcourant les chemins de France à la rencontre de la beauté des cathédrales, s’est interposé contre une violence aveugle. Une jeunesse qui aime la France pour son histoire et ses paysages. Une jeunesse à qui les parents ont transmis l’amour de la France et de son héritage.
Le second visage est celui d’une jeunesse en colère qui n’obtempère plus, estimant qu’elle n’a pas à répondre de ses actes devant les policiers. Une jeunesse qui cache son visage, qui hurle, qui insulte, qui pille, qui détruit, qui saccage, qui agresse. Une jeunesse qui porte dans le cœur la rancœur et parfois la haine. Une jeunesse qui n’aime pas la France. A tort mais parfois à raison car elle n’a rien fait pour être « aimée ».
Comment bien juger la situation et juguler ce danger ?
Nos difficultés sont le fruit ou plutôt la réunion de trois facteurs, plutôt trois engrenages s’alimentant :
D’abord le fait d’une jeunesse inculte à laquelle rien n’a été enseigné ni le goût de l’effort et du travail, ni le respect des biens publics, ni celui de l’autorité ; Cela démontre à la fois la démission des parents et l’échec de l’école républicaine
Ensuite, le fait d’une option politique qui depuis 40 ans, développe et déverse une idéologie déconstructiviste, anti-France, et victimaire qui se délecte aujourd’hui de ce qui se passe et pousse même parfois au crime…
Et enfin, celle de nos dirigeants actuels, incapables d’avoir le recul ni le discernement nécessaire dans la gestion de la crise, car comment comprendre les prises de parole de notre exécutif si souvent imprudentes comme celles prononcées par le président récemment après la mort de Nahel : « Nous avons un adolescent qui a été tué, c’est inexplicable, inexcusable… » ou celle de la première ministre : « Les images choquantes montrent une intervention qui n’est manifestement pas conforme aux règles d’engagement de nos forces de l’ordre ».
Il est en effet « incompréhensible » et totalement inconséquent qu’un État abandonne un représentant des forces de l’ordre et dépositaire de son autorité « légitime » sur la base d’une vague appréciation ou d’un dysfonctionnement apparent. Par principe il doit défendre son intention, puisqu’il agit en son nom (et le protéger, puisqu’il risque sa vie pour lui). Y avait-il chez ce policier une volonté déterminée de nuire, comme ce jeune délinquant inarrêtable, ou bien y avait-il un souci tragiquement réalisé de rétablir l’autorité face au danger que ce dernier représentait ?
L’étude du dysfonctionnement doit se faire sous le couvert de la procédure, en retrait de l’agitation publique, une réponse simple aurait dû être répétée calmement par nos gouvernants, qu’une enquête « est en cours » ; et que notre justice effectue son travail en totale indépendance et qu’elle saura juger des faits dans leur complétude.
Car quel est enfin le message envoyé aux délinquants ? Face aux forces de l’ordre aussitôt exposées sur un événement démesurément exploité, les bandes impunies, dans un sentiment de « toute » puissance, se déchaînent. Un délinquant n’a pas d’abord besoin d’être compris mais dissuadé. Il se fiche bien de la famille de la victime et se soucie encore moins du sort réservé au policier, aussitôt sacrifié : il ne recherche que des prétextes et des excuses pour s’autoriser à casser. Dans son comportement aveugle, il lance au pays tout entier et à ses gouvernants : si tu ne te respectes pas, comment voudrais-tu que je te respecte ? Et si tu n’es pas capable de faire unité, pourquoi voudrais-tu que je cesse mon travail de désintégration ?
Il ne faut pas désespérer mais nous ne pouvons plus attendre
Nous réitérons donc ici, comme en 2020 la nécessité d’une refondation politique qui doit :
« Retrouver les fondements d’une Cité plus raisonnable, une société subsidiaire, plaçant l’Homme en son centre, lui redonnant sa juste place et lui permettant de retrouver sa pleine capacité à décider ce qui lui revient de décider, …. laissant aux multiples corps intermédiaires la plénitude de leur rôle, redonnant à la Nation sa vivacité, recherchant l’épanouissement de l’ensemble.
Il ne s’agit pas de détruire le monde existant. Il s’agit de rééquilibrer la structure du « Paquebot France », en n’oubliant pas l’absolue nécessité de maintenir l’ensemble de ses multiples caissons d’insubmersibilité pour éviter le naufrage. Ces caissons, il faudra bien les définir : Nation, Souveraineté, éducation, écologie humaine, exercice raisonnable du pouvoir (entre centralisation et subsidiarité, entre contraintes et libertés), capacité d’anticipation et vision stratégique, indépendance industrielle et de Défense, indépendance alimentaire, liberté économique, soutien au développement de la production nationale, contrôle des flux migratoires et des frontières, juste mesure dans les échanges et les traités …
Enfin, le progressisme nous a conduits sur des chemins éthiques et déontologiques préoccupants et destructeurs. Le retour à une situation réconciliant le pouvoir de la science par rapport à celui de la morale et de la raison, est indispensable, au risque sinon de nous entraîner vers une crise beaucoup plus grave et profonde.
Ce chemin n’est pas celui de la facilité. Des renoncements et des efforts seront nécessaires. Le retour à la normale et à un monde recentré sur le Bien commun, est à ce prix. »
Pour refaire Nation, il n’y a qu’une seule condition : aimer la France. En France chaque personne quelles que soient ses origines, sa religion, sa couleur de peau, ses antécédents et même sa nationalité, doit pouvoir s’identifier comme étant français parce qu’on aime la France et qu’on veut le meilleur pour elle.
Mais pour vivre en paix dans la France, il faut un ordre juste sans lequel il ne peut y avoir de fonctionnement harmonieux de notre société dans laquelle chacun doit trouver sa place.
C’est cet ordre juste qu’il faut construire. Un ordre qui comprend l’éducation, l’emploi, le logement, l’intégration, la famille, la police, la justice… Tout ce qui fait une société. Bref tout ce qui n’a pas été correctement traité depuis 40 ans. C’est la vision que défend et propose l’IEP au travers du concept de « société subsidiaire », on le met à disposition de tous les personnalités politiques s’ils veulent vraiment engager une refondation. La recherche du bien commun et l’application du principe de subsidiarité doivent être au cœur de leurs réflexions. La souveraineté, l’indépendance et l’éducation doivent redevenir les moteurs de notre redressement.
Le défi politique est gigantesque mais dont dépend l’avenir de notre pays. Les deux dernières générations ont échoué, comptons sur celle d’Henri, pour à nouveau faire « France ensemble » !
#SociétéSubsidiaire