En cherchant à traiter le principe de subsidiarité, il est vite apparu qu’il est le principe en sciences sociales le plus obscur. Sa « technicité » et son originalité le hissent au niveau des modèles de management qui pourraient (devraient) être étudiées dans les écoles de sciences politiques de manière plus approfondie.
Le principe de subsidiarité a été repris du droit canonique. On trouve déjà cette notion dans la pensée de Thomas D’AQUIN mais il a été formulé pour la première fois par le pape Léon XIII, dans l’encyclique RERUM NOVARUM première formalisation de la doctrine sociale de l’Eglise catholique. Celle-ci avait été rendue nécessaire par les abus de la révolution industrielle et ses conséquences sur la société civile.
Ce principe, dit aussi « principe d’aide », énonce que c’est une erreur morale et de charité que de laisser faire par un niveau social trop élevé ce qui peut être fait par le niveau social le plus bas, car on le priverait de tout ce qu’il peut faire. À ce titre, et en conséquence de cela, « le travail de chacun a droit au même respect quel que soit son niveau social, car il est le seul à pouvoir le faire. ».
Le principe de subsidiarité semble émerger de plus en plus. Mais il revêt diverses formes, de l’autonomie à la responsabilisation. Il est désormais revendiqué dans la politique, la vie économique, la vie sociale dans divers domaines. On a souvent tendance à réserver le principe de subsidiarité au strict usage du gouvernement, alors que ce n’est là qu’une de ses expressions. En réalité, nous pouvons dire que le principe de subsidiarité concerne la totalité de la vie humaine.
Mais est-il toujours bien compris et, de ce fait, bien appliqué ? Du reste, les applications du principe de subsidiarité sont-elles si aisées ? En économie, dans l’éducation ou dans l’écologie ?
Le sens du mot est galvaudé qui est le plus souvent compris à l’envers, comme dans le cadre des institutions européennes.
Pour conclure, par subsidiarité, j’entends le principe anthropologique selon lequel la responsabilité de chaque personne et de chaque groupe s’exerce au plus bas niveau d’autorité compétent, dans le cadre d’une communauté politique unie par des valeurs partagées et poursuivant un bien commun.

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