Les Français attendaient de leur président Emmanuel Macron qu’il sache témoigner d’une éthique politique en faisant la différence entre la recherche du bien commun et celle de ses intérêts idéologiques et politiciens, et entre le royaume et le système. Quel est le tort d’Emmanuel Macron dans l’exercice du pouvoir ? A-t-il été de céder aux groupes de pressions ? En privilégiant une vision réduite à ses petits intérêts, refusant d’incarner une stature Gaullienne et en tronquant la réalité sur la gestion de la pandémie: « Jamais dans notre histoire une crise d’une telle ampleur n’a été combattue de manière aussi démocratique » avait-il assuré. Son tort a-t-il été de ne pas entendre la société civile qui lui exprimait son besoin de transparence dans les prises de décisions, tandis qu’il s’enfermait avec une autosatisfaction dans le huis-clos du conseil de défense sanitaire : « Je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec »…
Le pouvoir demande conscience et humilité
Tout est une question de conscience et d’humilité, c’est ce qui a été clairement absent chez le président durant l’ensemble du quinquennat et particulièrement lorsque l’on fait le bilan de la gestion de la crise sanitaire, totalement fantasmé par une communication qui interprète très positivement un résultat pourtant mitigé. Pourquoi le bilan sur la gestion de la crise apporte-t-il si peu d’éléments sur les erreurs et les fautes de nos gouvernants ? Parce que l’exécutif n’a pas géré la crise, il s’est contenté de communiquer…
Apprendre de ses erreurs pour mieux chercher le bien commun
Pour preuve, il n’y a jamais eu de retour d’expérience. Aucun lieu n’est ouvert au « parler-vrai ». Toute réflexion nous a été confisquée, même l’enquête parlementaire et les débats contradictoires ont été abandonnés. Ce « parler-vrai » était pourtant le seul moyen de se corriger, c’était le rôle que devait porter ensemble le pouvoir exécutif et législatif pour donner confiance et, par là, désamorcer toutes formes de violence qui peut aujourd’hui habiter bon nombre de citoyens comme on l’a vu en Guadeloupe. Est-ce qu’on peut apprendre des erreurs des autres et de nos erreurs ? Bien évidemment, c’est même une capacité naturelle constitutive de l’humain. Les français auraient appréciés que ses élites gouvernementales sachent reconnaitre ses erreurs.
La mission d’un président de la République est de maintenir la confiance et l’unité, et d’être un exemple pour les autres.
La mission d’Emmanuel Macron en tant que Président était de maintenir la confiance et l’unité. Il fallait qu’il sache être ce qu’on attend d’une élite : un exemple. Cela peut surprendre mais c’est bien ce que nous devons tous être, qu’on le veuille ou non : un exemple pour les autres, un exemple à suivre. Les élites modernes ont perdu cette notion, la conscience d’être chacun un exemple pour les autres. Et parmi nos élites politiques, aucune ne sont comparables au Général DE GAULLE. C’est bien pourquoi, tous s’en réclament ! De GAULLE est aujourd’hui un personnage que l’on peut qualifier d’ « inspirant ».
Faire le bilan d’Emmanuel Macron, c’est faire notre propre bilan !
On peut faire le bilan de l’action d’Emmanuel Macron mais il s’agit au fond de faire, en miroir, le nôtre. Car Emmanuel Macron, c’est nous, quand nous préférons le confort à la vérité (lois bioéthiques), la tranquillité à la justice ( législation d’exception). Cette fatalité est peut-être structurelle à l’homme, l’attitude et le tort du premier homme qui répondit, « ce n’est pas moi ». Pour Emmanuel Macron non plus, ce n’est pas lui. Ce sont les circonstances exceptionnelles, les procédures inadaptées, ce sont les Français qui ne savent pas démontrer leur civisme… C’est la faute du système… Mais de quel système parle-t-on ? De l’individualisme ? Le système que nous avons construit autour de nos intérêts mesquins. Le système est le nom que nous pouvons donner à l’univers sans âme et sans liens dans lequel nous vivons. Dans un système, personne n’est responsable.
Le bien commun, une réponse pour transcender notre système
Pourtant il existe une autre conception de l’éthique politique, un domaine d’application qui transcende le système actuel, une expérience authentique, celle du « Royaume », le lieu du bien commun ! Pour expliciter cette vision du « Royaume », on peut proposer une lecture très utile d’Alexandre DUMAS Dans ‘Vingt ans après’ lorsque Athos, s’adressant à son fils, déclame : « Raoul, sachez distinguer toujours le roi de la royauté ; le roi n’est qu’un homme, la royauté, c’est l’esprit de Dieu ; quand vous serez dans le doute de savoir qui vous devez servir, abandonnez l’apparence matérielle pour le principe invisible, car le principe invisible est tout »
Les élites comme Emmanuel Macron doivent exercer leurs responsabilités avec une véritable éthique personnelle
Ainsi, il est possible pour l’élite d’exercer ses responsabilités en ayant une véritable éthique personnelle. Il nous faut revenir à une noblesse native qui ne se préoccupe plus de ses seuls intérêts, pour DUMAS être un « gentilhomme », un chevalier servant, on dirait aujourd’hui un leader serviteur. Dans le Royaume, chacun est un exemple pour les autres. Chacun se sait responsable de ses actes et des autres.
La charité : une vertu essentielle pour les responsables politiques
Comprenons bien le concept, le Royaume, nécessite d’exercer ses responsabilités politiques dans la « charité », une vertu centrale dans l’enseignement social-chrétien. La charité donne une substance authentique à la relation entre les personnes. Il est le principe non seulement des micro-relations : rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques. Pour ce faire, tous les « gentilhommes modernes » peuvent s’appuyer sur cet enseignement pour ouvrir leur intelligence humaine. Charles DE GAULLE, fervent chrétien, a rendu ce témoignage et c’est ce qui fait de lui la figure de leader incontesté. Il a été un grand « gentilhomme » du Royaume.
Que chacun exerce son propre jugement critique
Un nombre croissant de Français retrouve le sens de cette noblesse par l’exercice de leur jugement critique et une nouvelle capacité à l’auto-conscience. On perçoit dans la société civile, depuis plusieurs années, des changements profonds. Un mouvement s’organise pour réponde à l’attente d’une majorité de Français qui souhaitent retrouver leur unité et la confiance dans ses élites. C’est pourquoi, il est aujourd’hui impossible de voter pour Emmanuel Macron sans se compromettre dans un projet qui n’est pas le nôtre. Nous n’avons pas à servir le système mais à espérer le royaume, libérons-nous !