Entre conflit d’intérêt et risque d’utilitarisme de la vie humaine, l’IEP publie une seconde étude réalisée par Laurent Aventin, économiste de la santé.
Dans les discussions publiques et médiatiques, la question de l’euthanasie et du suicide assisté est souvent abordée sous l’angle philosophique, moral ou juridique. Toutefois, l’analyse des expériences étrangères montre que ces dispositifs ont également des répercussions économiques et sociales significatives, qui mériteraient d’être mieux documentées avant toute évolution législative.
Cliquer sur l’image pour télécharger l’étude de Laurent Aventin, économiste de la santé
Le projet de loi Falorni actuellement en cours de discussion au parlement n’est pas simplement une question de liberté individuelle et ne vise pas uniquement les cas de patients en fin de vie. C’est aussi un sujet d’économie budgétaire ciblant particulièrement les +65 ans qui représentent environ 75% des patients ayant recours à l’AMM dans les pays utilisant ce dispositif. Outre les frais médicaux qui augmentent considérablement avec l’âge, les +65ans touchent une pension de retraite. Pour ces deux raisons, ils sont les principaux bénéficiaires nets du système redistributif français. Il y a 40 ans, la France comptait 5 millions de retraités, aujourd’hui ils sont 17,2 millions et leur nombre devrait augmenter jusqu’en 2060. En ciblant les +65ans, L’AMM deviendrait en 10 ans un mode de régulation de la socio-démographie française, c’est-à-dire une politique de compensation des mauvais choix réalisés depuis les années 70 pour réduire la natalité. Nous payons aujourd’hui le non renouvellement des générations et le déséquilibre entre les contributeurs nets et les bénéficiaires nets du modèle français. Ce dernier est à l’agonie, la solidarité intergénérationnelle devient impossible en raison du déséquilibre démographique. Les politiques d’immigration pour compenser le phénomène l’ont au contraire aggravé en augmentant le nombre de bénéficiaires nets . Les dépenses de santé et les pensions de retraite comptent pour 80% de l’ensemble des dépenses sociales du système redistributif français (888M€ en 2023) et les +65ans concentrent « pensions de retraite et frais médicaux élevés ». Ils sont trois fois plus nombreux que les -65ans à demander l’AMM dans les pays où elle est pratiquée et leurs frais médicaux sont 7 fois plus élevés. En demandant l’AMM les +65ans offriraient à l’Etat français le potentiel d’économie budgétaire le plus important, ils sont donc « invités » à vivre moins longtemps. A partir de l’exemple du Québec et de la simulation d’une croissance de l’AMM sur 10-11 ans (échéance 2035-36), on compterait dès 2035 environ 96 900 cas d’AMM en France pour une économie budgétaire estimée à 5,7 milliards d’euros, soit une économie moyenne par personne et par an de 58 577€ (toutes classes d’âge confondues). La pratique de l’AMM en France sera « boostée » par une prévalence déjà élevée de la dépression chez les personnes âgées (10%) ; les +65ans représentent 28% des personnes qui se suicident (données 2010). Un encouragement institutionnel et la possibilité d’un accès à l’AMM pour « fatigue ou mal-être chronique » entraineraient une désinhibition culturelle importante et une hausse régulière du passage à l’acte. Le système est pervers puisque l’augmentation des économies budgétaires réalisées par l’Etat est corrélée à la croissance de l’AMM. En 2035, si 2% des +65ans actaient une AMM en France, l’économie budgétaire estimée serait de 20,2 Md€ auquel il faudrait ajouter la part des -65ans pour 4 Md€ supplémentaire, soit 24,2Md€ au total.
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