Les aspects économiques de « l’aide à mourir » Etude en PDF

par 1-04-2025Actions, Notes de l'IEP, Politique

Entre conflit d’intérêt et risque d’utilitarisme de la vie humaine, l’IEP publie Une étude réalisée par Laurent Aventin, économiste de la santé – phD.

Dans les discussions publiques et médiatiques, la question de l’euthanasie et du suicide assisté est souvent abordée sous l’angle philosophique, moral ou juridique. Toutefois, l’analyse des expériences étrangères montre que ces dispositifs ont également des répercussions économiques et sociales significatives, qui mériteraient d’être mieux documentées avant toute évolution législative.

Cliquer sur l’image pour télécharger l’étude Les aspects économiques de l’aide à mourir
L’étude de mars 2025 présentée sur le site de l’IEP soulève plusieurs questions cruciales, notamment :
 L’impact réel des dépenses de santé en fin de vie : Contrairement à une idée reçue, les dépenses médicales ne se concentrent pas uniquement sur la dernière année de vie. Ce sont surtout les maladies chroniques et la dépendance qui mobilisent le plus de ressources. Dès lors, un débat informé doit s’appuyer sur une évaluation rigoureuse des coûts réels et non sur des approximations.

 Les effets observés à l’international : Dans plusieurs pays ayant légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté (Pays-Bas, Canada, Belgique, Etats-Unis), on observe une extension progressive des critères d’accès à ces dispositifs, incluant des personnes dont le pronostic vital n’est pas engagé. Ces évolutions touchent particulièrement les catégories socio-économiques les plus vulnérables, pour lesquelles la précarité et l’accès aux soins sont des facteurs déterminants dans leur prise de décision.

 Le risque de conflit d’intérêt pour l’État : Dans un contexte où le financement des retraites et de la dépendance représente un défi majeur pour les finances publiques, il est légitime de s’interroger sur l’influence potentielle des considérations budgétaires dans les choix politiques. À ce jour, aucune étude d’impact n’a été menée sur les conséquences financières d’une légalisation de l’aide à mourir en France. Or, une telle analyse est indispensable pour garantir que la décision législative repose sur des éléments objectifs et non sur des pressions économiques implicites.

Aucune réforme de cette ampleur ne devrait être menée sans une évaluation complète et transparente de l’ensemble de ses implications.

Autres publications