Pour un nouveau contrat de confiance avec le monde agricole [Note en PDF]

La France est le premier producteur agricole européen. Avec ses céréales, ses vins et ses fromages, notre pays profite de la diversité, de l’excellence et de la réputation de ses produits. En 2023, la valeur de sa production hors subventions s’est élevée à 95,5 milliards d’euros. L’agroalimentaire est le troisième poste d’excédent commercial, après l’aéronautique/spatial et le secteur chimie/parfums/cosmétique.

En2022, la France était le premier exportateur mondial de vins et spiritueux, de semences et plants, d’animaux vivants et génétique animale, ainsi que le quatrième exportateur de lait et produits laitiers, et de sucre.

La France n’a plus connu de déficit des échanges agroalimentaires depuis 1977.

« Toutefois, ce qui inquiète, ce n’est pas tant que la France ne soit plus une puissance agricole ; c’est qu’elle le soit de moins en moins », soulignait le Sénat dans un autre Rapport d’information sur la compétitivité de la ferme France.

« À l’heure où le commerce international de produits agroalimentaires n’a jamais été aussi dynamique, écrivent les parlementaires, la France est l’un des seuls grands pays agricoles dont les parts de marché reculent : elle est passée de deuxième à cinquième exportateur mondial en vingt ans. Son excédent commercial, en retrait, n’est plus tiré que par l’effet prix des exportations, surtout des vins et spiritueux, et non par les volumes.

En parallèle, les importations alimentaires en France explosent : elles ont doublé depuis 2000 et représentent parfois plus de la moitié des denrées consommées en France dans certaines familles.

La France, ‘’grenier de l’Europe’,’ est désormais déficitaire avec l’Union européenne en matière alimentaire depuis 2015. Hors vins, elle est même déficitaire avec le monde entier. »

En 2022, la France était le sixième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, avec 4,5 % de parts de marché après les États-Unis, le Brésil, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Chine. Elle était deuxième en 2000 avec près de 8 % des parts de marché !4.

« Cette rupture est désormais parfaitement repérable entre un avant et un après 2000. La France a été successivement supplantée par les Pays- Bas, par l’Allemagne, et plus récemment par la Chine et par le Brésil »,

Le poids de la France dans les exportations mondiales de biens agricoles et alimentaires a été divisé par deux entre 1998 et 2017. « L’érosion du commerce extérieur agroalimentaire français pourrait conduire d’ici quelques années à la disparition de l’excédent et laisser place à un déficit commercial », poursuivent les chambres d’agriculture.

Si, en 2023, l’agroalimentaire continue à dégager un excédent commercial (6,7 milliards d’euros), celui-ci décroît significativement (10 milliards en 2022). Le solde reste excédentaire mais à un niveau près de quatre fois moindre qu’en 2022 (1,2 milliard d’euros contre 4,8 milliards). (…)