L’Institut Ethique et Politique plaide pour la mise en place d’une commission d’enquête nationale sur les attentats. En effet, l’Institut Ethique et Politique Montalembert souhaite tirer toutes les conséquences des attentats de 2015. Les différents experts « défense » de l’Institut plaident pour que, sans plus tarder, une grande réflexion nationale soit engagée sur la problématique du péril terroriste.
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Un an après les attentats contre Charlie et l’Hyper Cacher, elle n’est pas encore vraiment amorcée. Nous proposons une commission d’enquête nationale sur les attentats de 2015. Car nous avons vécu les événements les plus graves sur le sol français depuis la dernière guerre. Nous devons sereinement nous poser la question de ce que nous pouvons faire pour prévenir ce type d’agression en améliorant tous nos dispositifs. Actuellement, nous sommes encore dans l’incapacité relative à nous prémunir contre les attaques prévisibles de l’Etat Islamique.
L’Institut Ethique et Politique demande l’ouverture d’une commission d’enquête
Comme l’ont fait les Américains après le 11-Septembre (Patriot Act), nous devons le faire nous aussi en France, pas dans un sens critique négatif, mais dans un état d’esprit constructif. Face à événements sans précédent, la réponse de l’Etat doit être exceptionnellement novatrice. Cette commission d’enquête nationale devra dépasser le seul cadre parlementaire. Elle devrait être composée de 20 à 30 personnes, désignées à parité par les instances exécutives et législatives.
Les mesures de lutte contre le terrorisme sont insuffisantes
A la lecture des différents livres blancs sur ce sujet, nous constatons que certaines des préconisations en matière de lutte contre le terrorisme ont été mises en place, et d’autres toujours pas… Le travail de la commission d’enquête devra être exhaustif sans se soucier de contraintes de calendrier (avec des auditions publiques et des auditions couvertes par le secret défense).
Nous devons aux familles des victimes d’engager ce travail d’analyse.
La mise en place d’une telle commission serait aussi une façon « positive » de mobiliser le pays pour son bien commun dont la sécurité et la tranquillité publique constituent des éléments essentiels. Cette démarche constructive permettrait d’éviter de s’en tenir à des réponses réactives aux attentats (Etat d’urgence, envoi d’avions en Syrie ou la déchéance de nationalité). Qui pus est, c’est un devoir vis-à-vis des familles des victimes.
Entre 1996 et 2012, jusqu’à l’affaire Merah, tous les attentats terroristes en France ont été déjoués.
Il y en a eu deux à trois par an. Cela fait une vingtaine, dont celui visant le marché de Noël de Strasbourg et un autre prévu lors de la Coupe du monde de football. Ainsi l’affaire Merah est le premier échec dont on n’a pas tiré toutes les leçons. Et depuis, ce travail de mise à plat de notre dispositif d' »anticipation » ne paraît pas avoir été entrepris. D’où les nouveaux échecs de 2015. L’adoption de la loi renseignement a été accélérée, mais le processus avait été enclenché bien avant mais avec quels résultats ?
Depuis janvier, on ne s’est apparemment pas posé la question de savoir si le logiciel était encore bon. Il demeure beaucoup de questions à se poser dans un état d’esprit constructif. Dans le cadre du livre blanc du terrorisme en 2006, il avait été envisagé ce scénario d’attentats multiples et synchrones dans Paris. Il est indubitable que nous n’avons pas totalement compris toutes nos erreurs. Dans tous les attentats de l’année 2015, nous avons affaire à des gens qui étaient quasiment tous déjà repérés par la DGSI. De plus, qu’ils aient pu passer à l’action dans des attaques simultanées soulève de nombreuses nouvelles interrogations.
La communication « politique » a très bien fonctionné tandis que la communication opérationnelle a été défaillante.
Le soir du 13 novembre, personne n’a parlé « opérations » à Paris. Les personnes comme tous les autres corps sociaux se sont donc retrouvés sans véritables consignes et à devoir improviser face aux informations communiquées par les chaines d’information et les réseaux sociaux. Il peut exister des questions sur la neutralisation des terroristes comme sur l’efficacité des secours et l’identification des victimes. De nombreuses propositions opérationnelles seront à débattre.
Il est impératif de remettre à plat les moyens de lutte contre le terrorisme.
Parce que derrière ces questions il y a des morts qui auraient pu ou non être évitées. Tout comme il faudra bien que ce soit une commission d’enquête nationale (incluant des experts issus de la société civile) et non pas les parties prenantes qui fasse la lumière sur toutes les actions. Des dysfonctionnements ont pu exister et ainsi provoquer l’aggravation de certaines situations. Il faut avoir le courage, la lucidité et la sagesse d’affronter ces questions. Ce sont des sujets que la commission devra aborder dans la transparence.
Les familles comme toute la communauté nationale, exigent des réponses, c’est leur droit. Pour que personne ne puisse dire, si un prochain attentat devait se reproduire : pourquoi n’a-t-on rien fait?