L’aveuglement idéologique du pouvoir est dangereux

par 30-11-2015Politique

L’idéologie, c’est connu, défie souvent le bon sens, autant qu’elle dénie le réel. A cet égard, les politiques de sécurité constituent depuis une bonne trentaine d’années un cas d’école, et le ministère de la Justice, un temple de l’obscurantisme idéologique. Nous n’avons eu de cesse de le dire, et le répétons de nouveau aujourd’hui. La catastrophique politique de Mme TAUBIRA se présente précisément comme l’ultime avatar de cet obscurantisme ayant mené notre système de sécurité au désastre.

Nous devons tirer les conséquences du grand aveuglément idéologique de notre siècle.

Après que quasiment toute l’intelligentsia a été abusée jusqu’à la compromission par le marxisme, il est impossible d’en rester là, et de repartir comme si rien n’avait eu lieu. Il ne s’agit certes pas de sombrer dans la repentance et la simple condamnation morale des aveuglements passés. Ce qu’il faut, c’est une mise à jour radicale des façons de penser, pour traquer l’erreur au cœur du logiciel politique. Le défi auquel nous sommes appelés est facile à résumer : savoir voir et savoir penser sa pensée. Le dysfonctionnement se résume à un certain nombre d’attitudes, qui permettent à ceux qui se trompent de rejeter aisément les parcelles de vérité qui ne manquent pas d’apparaitre.

Par exemple, nous pensons en clivages souvent trompeurs : Les mots droite/gauche sont des mots cardinaux, créés pour situer toute idée, parole, décision. Mais que peuvent-ils signifier face à la barbarie ? Peut-il exister une réaction de gauche ou de droite ? Le gouvernement la certainement cru en janvier mais a dû revoir son jugement d’où son revirement spectaculaire. Si nous prenons acte du revirement spectaculaire du gouvernement en matière sécuritaire,  nous restons cependant très dubitatifs sur l’efficacité de la politique gouvernementale. Le gouvernement s’est heurté au mur de la réalité et reprend une partie des mesures de bon sens que l’Institut Montalembert expose depuis plus d’une année mais comme il n’a pas de vision claire du combat qu’il doit mener, nous pouvons craindre qu’il rende malheureusement ce travail contreproductif.

Sur le plan international, nous nous félicitons du rapprochement avec la Russie, même si cela intervient trop tardivement. Nous nous interrogeons encore sur le fait que le président ne soit pas revenu sur son «refus idéologique» de travailler avec les services de renseignement syriens. Rappelons que cet aveuglement a conduit au rejet par Manuel Valls, de l’obtention de la liste des djihadistes français opérant en Syrie, il y a plus de deux ans…

Ce qui a toujours manqué, ce ne sont pas les lois mais la volonté politique de les mettre en œuvre.

Pour illustrer ce constat, revenons sur la politique pénale particulièrement laxiste de Christiane TAUBIRA et l’insuffisance de la lutte contre un fondamentalisme islamiste qui s’est développé en toute impunité depuis plus de dix ans sur le territoire français et dans nos prisons particulièrement ces dernières années. Fallait-il attendre l’Etat d’urgence pour agir ? Les personnes faisant l’objet d’un fichier S dont 6000 personnes considérées comme extrêmement dangereuses en raison de leur radicalisation, doivent être mieux surveillées. Pour cela il faut donner davantage de moyens à la police et aux services de renseignements. Le réarmement militaire du pays est nécessaire, comme notre propre réarmement moral. Nous sommes entrés en guerre mais en avons-nous les moyens ?

Compte tenu de la faillite de nos institutions tant françaises qu’européennes qui s’est caractérisée notamment par la facilité avec laquelle tous les terroristes ont pu circuler en Europe et en France sans être repérés et arrêtés, nous pouvons à nouveau réclamer une commission d’enquête parlementaire pour faire totalement la lumière sur les évènements et proposer enfin une loi efficace pour unir et renforcer la France en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme.

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